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Zero Carbon Britain project

lundi 14 juillet 2014, par André-Jean

Nous avons reconnu notre responsabilité historique de vieille nation industrielle et nous avons réalisé notre contribution pour répondre au changement climatique en ramenant rapidement les émissions de gaz à effet de serre à zéro. Voilà ce que pourrait déclarer le Royaume Uni en 2030 selon le projet « Zero Carbon Britain ».

Sans compter sur les promesses de technologies futures, en se passant de la composante nucléaire, en effectuant des modifications des bâtiments, des systèmes de transport, de nos comportements et en investissant dans un ensemble de technologies d’énergies renouvelables bien adaptées au R-U, il est possible de pourvoir à l’approvisionnement en énergie sans CO2 et en l’absence d’impact négatif sur la qualité de la vie et ceci d’ici 2030.

ZSC est un projet porté depuis 6 ans par Centre for Alternative Technology. Situé au coeur du Pays de Galle, le « CAT » domine le Parc national Snowdonia. CAT est une organisation non gouvernementale financée par les dons et le mécénat. C’est un centre pédagogique et de visite de démonstration des solutions pratiques pour la soutenabilité : construction verte, sanitaires écologiques, foresterie, énergies renouvelables, efficacité énergétique et agriculture biologique.

Le scénario du projet ZCB développé en 2013 s’appuie sur deux nouvelles propositions :

  • la modélisation du système énergétique britannique permettant d’envisager une amélioration de l’adaptation de la demande et de la production laisse apparaître un déséquilibre persistant qu’il sera possible de combler par un stockage d’énergie dans du gaz synthétique fabriqué à partir de la biomasse produite dans le pays et à l’aide d’électricité en période creuse ;
  • généralisation du passage à une nutrition plus saine et bien moins émettrice de gaz à effet de serre qui dégagera les ressources (sols agricoles, eau, etc.) pour une production accrue de biomasse pour les besoins énergétiques.

Les entreprises, les pouvoirs publics et la société civile attendant tous que l’autre prenne le pas sur la question du climat, cette interdépendance empêche l’action à l’échelle et à la vitesse nécessaires pour contrer le changement du climat. Or, sans équivalent historique à l’échelle du défi qui fait face, nous avons l’habitude de répondre aux questions immédiates concernant « ce que nous avons à faire maintenant », tandis qu’il faut un effort conscient pour ouvrir notre regard vers « où nous voulons être » à l’avenir. Le rapport se propose d’indiquer où le R-U pourrait être si les Britanniques relevaient le défi. Et, souligne-t-il, on peut atteindre l’échelle et la vitesse nécessaires de décarbonisation avec des effets positifs pour la société, l’environnement et l’économie.

Avec ces recherches et cette communication, le troisième rapport du projet ZCB souhaite stimuler le débat économique et politique. Il n’ambitionne pas d’indiquer ‘la seule voie pour sauver la planète’. Il offre plus modestement l’opportunité de démythifier, de briser des incompréhensions et de lancer des pistes de recherche et de collaborations pour lutter contre le changement climatique, depuis les nouvelles technologies jusqu’aux sciences sociales. Ainsi, le rapport consacre sa cinquième partie "ZCB and..." à discuter avec les parties les plus impliquées par ses propositions et défendre son approche sur les questions les plus critiques du projet :

  • Les conducteurs,
  • Les communautés opérateurs dans l’énergie,
  • Les agriculteurs,
  • La santé,
  • Les jeunes et la jeunesse,
  • Le bonheur et son amélioration,
  • La possibilité d’adapter l’approche à un pays en développement (Egypte),
  • Les pratiques créatives.

Ce rapport n’est pas directement transposable à la France ou à l’Europe, car il s’appuie sur une description fine des caractéristiques des systèmes de production et de consommation britanniques. Il n’en constitue pas moins une approche intéressante sans véritable équivalent dans notre pays (même celle de négawatt). Il intègre véritablement la question du bien-être, sujet de réflexion approfondi par les Britanniques [1]. Ceci lui permet de proposer une rupture dans la tendance de la consommation alimentaire notamment, favorable à une meilleure santé et permettant de dégager des potentiels de matériaux, de molécules et d’énergie à partir d’une production domestique de biomasse. Une contribution à articuler avec l’article sur les bioéconomistes.


Voir en ligne : Site du projet "Zero Carbon Britain"

Messages

  • Je reprends un message de Jean-Jacques VOLLMER <http://le-cirque-de-jj.eklablog.com/>

    Bonsoir chers vacanciers,
    Ce sujet de l’énergie du futur me passionne depuis longtemps, ne serait-ce que parce que ce fut mon job pendant plusieurs années.
    J’ai étudié, il y a déjà quelque temps, les scénarios Négawatt, et maintenant Pierre nous propose un équivalent plus approfondi ciblé sur le Royaume Uni. EN effet, les deux groupes d’étude ont à peu près la même approche, même si apparemment le RU se préoccupe plus de la conservation du bien-être au sein de la cure drastique qu’ils préconisent.
    Mais la question n’est pas là, à mon avis. Cela fait bien longtemps qu’on sait que beaucoup de choses sont possibles qui pourraient conduire à une baisse très importante des consommations d’énergie et donc de gaz à effet de serre. Mais ce n’est pas parce que c’est possible que c’est faisable. ET la lecture du seul chapitre "transport" du rapport du CAT le montre de façon évidente : il est question de technologies, certes, mais surtout de "volonté politique". On ne dit nulle part comment cette "volonté politique" pourrait s’exprimer, et c’est pourtant là qu’il faudrait travailler le plus. Sinon, on reste malheureusement encore une fois dans le "fokon yaka", ou encore dans la croyance impossible que tout le monde est beau et gentil et raisonnable, et par conséquent qu’il suffit de dire les choses pour qu’elles se fassent toutes seules. La question n’est pas technologique, elle est humaine. Par exemple, pourquoi s’embêter à faire de l’électricité renouvelable servant à électrolyser de l’eau pour produire de l’hydrogène qu’on mettrait dans nos bagnoles, alors qu’avec les gaz de schistes, entre autres, on a encore des dizaines d’années d’énergie à bon prix ? C’est là qu’on voit que la dimension écologique de l’économie n’est pas au niveau où elle devrait être, et tant qu’elle ne le sera pas, on ne progressera que par petites touches, très lentes.
    Il y a une page, dans le rapport, où on voit une jeune fille très jolie, très concernée, qui brandit une pancarte disant : "marchez plus, faites du vélo, prenez le train". Bien sûr, mais qui va le faire alors qu’avec sa voiture on n’a pas d’effort à faire ? Le bien-être revendiqué est ici plutôt dans la voiture que dans le reste...
    ET même si par bonheur on avait cette "volonté politique", se pose un autre problème, celui de la liberté des gens. Car dans le scénario explicité pour 2030, il n’y aurait sans doute aucun autre moyen d’atteindre l’objectif fixé que de contraindre les gens à limiter l’usage de leur voiture, des voyages en avion, à obliger au covoiturage, et j’en passe. Veut-on vraiment une espèce de dictature écologique ?
    Comme me le disait un de mes amis il y a déjà plus de dix ans : "Tant qu’il y aura une goutte de pétrole à brûler, on le brûlera. Après, on verra." Réaliste, ou pessimiste ?
    On me trouvera peut-être aussi trop critique, pas assez positif. Je crois cependant que ce rapport, comme ceux de Négawatt, ont un rôle à jouer pour perfuser l’idée d’économie d’énergie dans le grand public, pour faire réfléchir, de manière à ce que le mouvement vienne d’en bas et pas d’en haut. Il faut donc le diffuser, ou du moins propager l’idée de fond et pas les détails trop techniques, afin que chacun s’y mette peu à peu. On voit que cela avance, mais ce ne sera sûrement pas fini en 2030, même si les économistes écoutés "en haut" se mettent à faire de l’écologie.
    D’autre part, il y a des moyens de faire partiellement des choses au plus haut sommet de l’état, par exemple mettre enfin en oeuvre l’isolation thermique des bâtiments existants, en sachant qu’il faudra plusieurs dizaines d’années pour arriver au bout.
    Et enfin, lorsque le prix du pétrole devenu plus rare augmentera, l’économie viendra toute seule. Mais encore une fois ce seront les moins riches qui devront se serrer la ceinture. Et on ne sait pas quand ça se produira.
    Bonne nuit !

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